Tests réalisés sous Virtualbox 5 avec les réglages suivants :

  • Nom : GNU/Linux
  • Type : Linux 2.6/3.x/4.x (64bit)
  • Mémoire : 3072 Mo
  • PAE/NX activé
  • Mémoire vidéo : 128 mo
  • Accélération 3D activée
  • Pas de disque dur

Protocole de test :

  • Sauf pour HandyLinux (noyau i686, 32 bits), utilisation d'images live iso pour système 64 bits.
  • Relevé de la consommation mémoire après être arrivé sur le bureau en utilisant l'émulateur de terminal par défaut et la commande "free -m".
  • Relevé de la consommation mémoire plus de 10 minutes après le démarrage sur l'environnement graphique de bureau.
  • S'il est présent, désactivation du plugin Flash Player dans le navigateur Web.
  • Si nécessaire, installation du paquet "gstreamer1.0-libav" pour la lecture en HTML5.
  • Relevé de la consommation mémoire avec Firefox/Iceweasel et une vidéo sur Youtube lancée avec le lecteur HTML5 (ici) après 10 minutes de lecture.


Les mesures relevées ici ne sont fournies qu'à titre indicatif. En situation réelle avec un système installé sur le disque dur d'un PC doté d'une autre architecture, les résultats peuvent différer. Les tests ont été réalisés plusieurs fois et avec les environnements de bureau les plus lourds, des différences de consommation mémoire d'une cinquantaine de Mo ont été relevées.

Commençons simplement par prendre les mesures en arrivant sur le bureau, car personne n'aime voir son ordinateur ramer dès le démarrage.

ram-boot.png

Un bon point : toutes ces distributions consomment moins d'1 Go de mémoire vive au démarrage. Elles laissent donc suffisamment de marge de manœuvre aux applications qui seront lancées ultérieurement. Histoire d'y voir plus clair, séparons les différents systèmes GNU/Linux en trois catégories : les distributions légères, les distributions moyennement légères et les distributions lourdes. Le premier groupe est composé d'HandyLinux, Lubuntu et Debian Mate/LXDE/Xfce dont la consommation mémoire n'excède pas les 256 Mo. Dans le second groupe, nous trouvons Semplice Linux et Linux Mint Mate/Cinnamon avec une utilisation mémoire comprise entre 256 et 386 Mo. Le dernier groupe accueille les systèmes qui occupent plus de 400 Mo de mémoire vive, à savoir Debian Cinnamon/Gnome/KDE, Ubuntu, OpenSuse et Fedora.

Comme le poids d'une distribution au démarrage du PC est essentiellement lié à son environnement graphique, classons les environnements de bureau en deux groupes. D'un côté, se tiennent LXDE, Xfce, Mate et Vera avec des systèmes qui consomment moins de 400 Mo de RAM et de l'autre côté, Cinnamon, Gnome, KDE et Unity. C'est la distinction classique que l'on retrouve fréquemment sur les forums d'entraide.

Un certain nombre de programmes se lançant au démarrage (recherche de mises à jour, connexion au réseau, détection de périphériques, etc.) une fois leur tâche effectuée, la consommation de RAM devrait être moindre. Vérifions-le en mesurant l'utilisation mémoire au bout de 10 minutes.

ram-idle.png

Sauf pour Fedora et Debian Gnome, la consommation mémoire des autres distributions varient légèrement à la hausse comme à la baisse. Sans lancer la moindre application, il est déjà possible de déterminer si une distribution sera utilisable ou non sur son ordinateur. Les ordinateurs récents vendus avec 2 Go de RAM et plus devraient faire tourner tous les systèmes retenus ici. A l'inverse, avec des PC limités en mémoire vive, il faudra éviter les distributions les plus lourdes. Ubuntu, OpenSuse et Fedora consommant déjà plus de 512 Mo de RAM, même avec 1 Go de mémoire vive, il reste peu de place pour les applications. L'absence de mémoire vive sera alors compensée par une écriture sur la partie du disque dur qui sert de mémoire virtuelle (swap), avec pour conséquence un ralentissement du système rendant la machine parfois inutilisable.

Mesurons simplement cette consommation mémoire supplémentaire en exécutant le navigateur Web Firefox/Iceweasel. Nous ouvrons un seul onglet dans lequel nous lirons une vidéo de Joueur du Grenier sur sa chaîne Youtube.

ram-html5.png

Avec seulement Firefox/Iceweasel et une vidéo sur Youtube, la consommation mémoire décolle. Sachant qu'il est de plus en plus rare de naviguer sur Internet avec un seul onglet ouvert et que d'autres programmes sont susceptibles d'être utilisés en même temps (par exemple, un traitement de texte, un tableur ou un logiciel de retouche d'images), il est aisé de deviner que le système d'exploitation se trouvera vite à l'étroit dans un ordinateur avec moins d'1 Go de RAM.

A noter, qu'en dessous des 2 Go de RAM et sans possibilité de mise à niveau matérielle, il est inutile d'installer une distribution 64 bits. En optant pour une distribution 32 bits, il est même possible de réduire la consommation mémoire. Nous pouvons le vérifier avec les graphiques suivants qui mesurent la consommation mémoire de distributions 32 bits. Ici, HandyLinux a été testé en utilisant cette fois-ci le noyau i586 (également 32 bits) qui convient mieux aux PC anciens. Normalement, il ne devrait pas y avoir trop de différences par rapport à la version vue précédemment.

ram-boot-32.png

ram-idle-32.png

ram-html5-32.png

La mémoire vive consommée en moins peut atteindre et même dépasser les 40 % (Fedora). Seule OpenSuse avec KDE ne dépasse pas les 20 % de gain. Certaines distributions qu'il valait mieux éviter pour des PC avec moins de 512 Mo de mémoire vive deviennent installables (mais pas forcément utilisables).

Il est donc tout à fait possible d'installer un système d'exploitation moderne avec peu de mémoire vive. Il n'est évidemment pas question ici d'utiliser des applications lourdes pour le traitement des photos ou le montage vidéo. Il faudra également éviter d'être trop multitâche ou de multiplier les onglets dans le navigateur Web. Pour se donner un peu d'air, disposer d'1 Go de Ram est tout de même vivement conseillé. Le même raisonnement s'applique avec les environnements de bureau modernes pour qui plus de 2 Go de mémoire vive seront loin d'être un luxe.

Au-delà des chiffres, il appartient à chacun, en fonction de son ressenti, de déterminer s'il trouve une distribution trop lourde ou non.

Si malgré son poids un système nous plaît plus que les autres, il est toujours possible d'optimiser la distribution choisie pour l'alléger de certains composants lourds en mémoire et pas indispensables. Quelques pistes : la détection des périphériques Bluetooth, certains applets de la barre des tâches (contrôle de volume du son, réseau ou changement de langue), la notification des mises à jours ou encore des applications lourdes qui peuvent être remplacées par des équivalentes légères (Midori à la place de Firefox, Audacious à la place du lecteur audio par défaut, etc).

Histoire de prolonger ce billet, les plus curieux peuvent jeter un œil à ce blog anglophone qui mesure la consommation mémoire des gestionnaires de fenêtres comme Openbox : A memory comparison of light linux desktops.



* Installation du paquet gstreamer1.0-libav pour faire fonctionner le lecteur HTML5.
** Désactivation du plugin Flash Player dans Firefox.